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Caisse Unique : autopsie

Comment extirper les services de santé du XIXe siècle

Le régime d'assurance-maladie hélvétique souffre du manque de concurrence entretenu par les groupes de pression qui le réglementent et du manque de liberté offerte à ceux qui le subissent et le financent. Liquider un cartel de 85 caisses-maladie pour le remplacer par le monopole d' une caisse unique n'aurait pas guéri pas le mal. Un monopole du rationnement ne comporte cependant pas que des inconvénients: il permet au moins à ses vicitimes de regarder l'ennemi droit dans les yeux.

La Caisse-Unique, refusée par le peuple n'aurait été qu'un pis-aller. Tant que l'on ne remettra pas radicalement en question des systèmes de santé conçus pour les tourments sociaux du XIXe siècle, l’effet des reformettes politiciennes ne dépassera guère celui du placebo. L'analogie est toutefois injuste: un placébo n'a jamais tué personne

Les alternatives libérales à notre système de Santé existent. Les comptes d’épargne santé, issus de la société civile et qui apparaissent dans certains pays industrialisés montrent une voie à suivre : ils permettent aux payeurs de reprendre le contrôle de leurs dépenses médicales et obligent les prestataires médicaux à adapter leur offre et leurs tarifs à la demande du marché.

Sur le front industriel, une défiscalisation sectorielle aurait un effet plus radical sur le coût du médicament que la promotion obsessionnelle de génériques qui ne profite qu’aux copieurs et coupe les ailes aux chercheurs. Un respect plus grand du brevet et de la propriété intellectuelle permettrait aux industries novatrices d'amortir sur une plus longue durée, les investissements nécessaires au dévelopement de substances curatrices. Ceci conduirait, en dernière analyse, par les mécanismes propres à l'innovation thérapeutique et au marché libre, vers une médecine plus efficace progressant en harmonie avec le potentiel économique réel de la société.

Et les pauvres? Des problèmes de gestion et de trésorerie plombent l’aide étatique aux plus défavorisés : en reconnaissant ouvertement la faillite de ses systèmes de sécurité sociale et l’échec de la solidarité forcée, l’Etat ouvrirait le champ de la santé à l’entraide volontaire et à une philanthropie privée toujours plus dynamique.

En votant Non à la Caisse Unique plus de 70% des citoyens Suisses ont refusé une potion inspirée de recettes collectivistes conçues au XIXe siècle. Il ne leur reste plus qu'a decouvrir, à l'aube du XXIe sièce, l'effet thérapeutique d'une liberté qui fait partie de leur patrimoine, mais dont ils se privent dans un domaine aussi essentiel que celui de leur santé.

Alphonse Crespo

10 février 2008