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Morale Hippocratique, éthique médicale

Il faut bien constater que ces deux expressions ne présentent, quoi qu’en pensent certains, qu’une parenté extrêmement lointaine. L’Hippocratisme est une philosophie professionnelle, d’essence civilisatrice et d’expérience humaniste bi-millénaire et demi, mettant obligatoirement l’être humain au centre de ses préoccupations, alors que l’éthique médicale est une règle mettant, tout aussi obligatoirement, la médecine au service du Pouvoir.

par le biais d’innombrables “comités d’éthique pluiridisciplinaires” émanant de la pensée unique et crées bureaucratiquement, depuis quelques décennies, à partir d’un droit à la santé (droit positif), issu du nouvel évangile, celui des Droits de l’Homme (1947).

Ainsi la morale hippocratique interdit l’avortement alors que l’éthique médicale le tolère, sinon le promeut (10848 avortements déclarés en Suisse en 2008 selon l’OFS. Et ne parlons pas de l’euthanasie dans les EMS et les hôpitaux ni du bricolage scientifique des embryons. Tout cela avec la bénédiction de l’Etat, de ses lobbies et de cette éthique!

Il est évident, par conséquent, que le seul rapport entre la morale hippocratique et l’éthique médicale ne saurait donc être qu’un rapport caricatural. La médecine contemporaine est devenue un simple outil du Pouvoir, quel qu’il soit, comme ell l’a démontré en URSS (psychiatrie), en Allemagne nazie concentrationnaire, dans certains pays islamiques (chirurgiens coupeurs de mains), etc. Car l’éthique médicale ne sera dans la pratique, que ce que voudra la politique du Pouvoir.

En fait la médecine est devenue l’outil de ce Pouvoir. D’ailleurs chaque fois que celui-ci, se trouve dans l’incapacité de régler  un problème concret, il en fait un problème médical (tribunaux, armée, prisons, etc.) Ce qu’acceptent les comités d’éthique qui ne sont là, en réalité, que pour dédouaner auprès du corps médical, les réalisations contraires à la morale hippocratique.

Il est donc assez légitime de soupçonner que l’éthique médicale est un des facteurs essentiels de la “totalitarisation” de la société et de son retour à la barbarie. Auss est-il indispensable que le médecin prenne conscence de la différence et de l’opposition entre la morale hippocratique et l’éthique médicale, ou autrement dit, entre Hippocrate et Tschudi!


Sierre le 14.11.2010

Dr Ernest Truffer

19 février 2011